Autocritique et développement personnel

Que peut m’apporter l’autocritique ?


L’autocritique est une critique personnelle sur son œuvre ou son propre comportement en vue de l’améliorer. Elle est nourrie par nos croyances, pensées, éducations, valeurs, principes. Parfois elle s’active automatiquement, parfois on nous invite gentiment à en faire usage : “Remets-toi en question stp”.
L’autocritique nous aide à mieux nous connaître, à identifier nos points forts et nos limites. Elle nous permet de rester lucides et de favoriser en nous l’humilité.
Lorsque l’autocritique est bien menée, elle nous permet la remise en question et l’apprentissage. Cela passe aussi par l’acceptation de nos limites, d’accepter que parfois il nous arrive d’échouer.
Il existe deux types d’autocritique, celle qui est bénéfique pour nous est l’autocritique constructive. Dans l’autre cas, l’autocritique dépréciative est contre-productive, voire même dangereuse pour nous.


Ne pas tomber dans le piège de l’autocritique dépréciative

Nous devons apprendre à devenir notre propre meilleur ami, car nous tombons trop facilement dans le piège de devenir notre pire ennemi” (Roderick Thorp)

L’autocritique peut devenir destructrice pour nous même si nous considérons systématiquement nos points faibles comme des défauts.
Dans la plupart du temps, notre nature nous pousse à voir plus souvent nos défauts et nos échecs plutôt que nos réussites. Parfois on ne voit que ça et on se noie dans des pensées réductrices nous amenant jusqu’au point de penser que nous ne sommes capables de plus rien du tout.
Le risque est de tomber dans la dépréciation systématique de ce que nous sommes. Nous allons donc viser notre propre personne dans sa globalité, plutôt que notre comportement  dans un contexte précis : “ce n’est pas mon plat qui est nul, c’est moi qui suis nul, je n’y arriverai jamais” ou “c’est la 3e entreprise qui ne retient pas ma candidature, je suis mauvais”
Mais alors, comment faire ?


Les bonnes conditions de l’autocritique

Il existe plusieurs manières de se rendre apte à accueillir l’autocritique sereinement.
Je vous propose 2 prérequis :

  • D’abord, rééquilibrer la balance de l’auto feedback positif et l’auto feedback négatif (ou critique) :


Parce que si par défaut, nous décidons inconsciemment de ne voir que nos défauts, la balance entre nos réussites et nos échecs est forcément déséquilibrée.
Je vous propose de ré apprendre à vous féliciter de vos réussites, même les plus petites ! Et cela peut se faire simplement. Par exemple, en vous retrouvant seul en fin de journée et en vous demandant “Qu’est ce que j’ai accompli aujourd’hui dont je suis fier(e) ?”.

  • Ensuite, prenez du plaisir à vous regarder échouer ! Oui oui c’est possible !

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.” Marc-Aurèle

D’abord, acceptez-vous
Mais qui suis-je..? A priori un être humain rempli de qualités.. Et aussi de défauts !
L’humilité n’est pas une faiblesse, au contraire, c’est une force et elle nous fait réaliser que nous sommes en apprentissage perpétuel.
Voyez chaque échec comme une opportunité de vous améliorer. Accepter positivement nos échecs n’est pas simple. Je vous propose une manière de le faire en sécurité.


Proposition de protocole de l’autocritique constructive

Le protocole que j’utilise passe par les étapes suivantes : le constat, accepter les faits, pardonner, s’améliorer.

Voici un exemple :
Constat : “Je suis arrivé en retard toute la semaine au boulot”

  • Accepter les faits :

Lister les impacts négatifs que cela a créé et les trier par ordre de “gravité” :

  • J’ai raté des réunions importantes
  • (et/ou) Mon équipe l’a mal vécu
  • (et/ou) J’ai pris du retard sur mes tâches
  • etc.
  • Se pardonner :

“J’ai donné le meilleur de moi même compte tenu de la situation”. Cette phrase doit résonner en vous à chaque fois que vous estimez avoir échoué.
Ce qui est le plus douloureux finalement c’est de savoir qu’on ne peut changer le passé. À moins de s’appeler Marty Mcfly et être ami avec Emmett Brown, voyager dans le passé est impossible.
Je propose d’accepter les faits et de se concentrer sur ce dont on a la main, c’est-à-dire le futur.

  • S’améliorer :

Arrivé à cette étape je peux agir à deux endroits : Modifier mon comportement si la situation se répète, ou minimiser les impacts si mon comportement ne peut changer.

Rappel du constat : “Je suis arrivé toute la semaine en retard au boulot”
 

  1. Adapter mon comportement si la situation se répète :

Se poser la question de ce qui peut être amélioré selon les causes de mon retard :

Mes enfants sont malades alors je dois m’en occuper le matin
  • Puis-je me lever et partir plus tôt ?
  • Puis-je déléguer la tâche ?
  • etc.
L’itinéraire que je prends est perturbé.
  • Puis-je prendre un autre itinéraire ?
  • etc.
etc.
  • etc.

 

  1. Minimiser les impacts si mon comportement ne peut changer :

Il peut parfois arriver que les raisons qui ont motivé votre comportement ne puissent changer. Par exemple, votre retard a été causé par le fait que votre itinéraire unique soit perturbé et que vous preniez déjà le premier train.
Je propose alors d’agir sur les impacts négatifs pour que votre comportement soit le moins perturbant pour les autres.
Pour cela, reprendre les “impacts négatifs” et tenter de trouver un moyen de les réduire :

Les réunions importantes manquées n’ont plus (ou moins) d’impacts négatifs sur moi, en quoi je le vois ?
  • J’ai déplacé ces réunions à plus tard
  • J’ai prévenu les autres que je ne pourrai pas y assister
Mon équipe ne vis plus mal mon retard, en quoi je le vois ?
  • J’ai communiqué les raisons de mes retards
  • J’ai discuté et fait preuve d’empathie pour comprendre ce qui les a embêtés
Je n’ai plus de retard sur mes tâches, en quoi je le vois ?
  • Je peux rattraper mon retard à la maison ?
  • Je peux me désengager sur certaines tâches ?

 


Conclusion

L’autocritique est un outil puissant pour accompagner l’amélioration continue. Faites-en usage sans modération à condition que vous vous soyez mis en sécurité contre la dépréciation et la critique.
Il existe plein de manières et de protocoles pour accompagner l’autocritique. Le protocole que j’ai partagé est ma façon de faire, à vous de trouver celui qui vous convient 🙂
Pour que l’autocritique soit constructive, et peu importe votre protocole, il faut passer par les étapes suivantes : S’accepter, Se pardonner, S’améliorer.
Pour finir, restez connecté avec vos valeurs. Elles décrivent qui vous êtes et dictent vos actions pour construire votre éthique personnelle. Avant même de changer votre comportement dans le but d’être accepté dans un groupe, confrontez-vous à vos valeurs. 🙂
 

@HichamAgile

Auteur/Autrice

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