Numérique responsable : changer c’est aussi partager

Depuis deux ans, nous creusons chez Zenika le sujet du numérique responsable (voir le hors-série rédigé avec Kaizen) et celui de l’éco-transition d’une ESN (l’écologie chez Zenika, hackathon vélo et numérique, bilan carbone, etc.). Nos initiatives ont eu des échos inattendus : plusieurs établissements de formation nous ont sollicités pour intervenir sur le numérique responsable afin de sensibiliser leurs étudiantes et étudiants. Quand j’étais étudiant, j’ai toujours apprécié la fraîcheur apportée par les interventions de personnes extérieures. C’est une joie (et un peu un défi) de passer de l’autre côté en tentant d’apporter à mon tour ce regard ou ce retour d’expérience. Retour d’expériences sur ces 2 premières interventions :

  • Margerie et Luc ont animé une visioconférence et débat de 2 heures le 1er octobre 2020, en anglais, devant une 50aine de personnes étudiantes et enseignantes de l’université arabe de Beyrouth (BAU)
  • Serge et Luc sont intervenus en présence au lycée des Rimains à Saint-Malo auprès de 45 élèves de terminale STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable)

Qu’avons-nous fait ?

Nous avons présenté un diaporama détaillé lors de la visioconférence pour BAU avec une session de questions-réponses à la fin.

Pour notre intervention au lycée, qui s’inscrivait dans un cycle d’interventions sur le numérique responsable, nous avons d’abord construit avec les élèves une grande mind-map sur leurs usages numériques et les impacts. Nous avons ensuite complété ou illustré certains messages en piochant dans nos différents diaporamas. Les illustrations de cet article de Raphaël Lemaire permettent également de comparer les impacts environnementaux de nos usages numériques par rapport à l’alimentation et les transports.

Dans les deux cas, nous voulions amener le groupe à 2 constats. Le premier est que nos usages actuels du numérique posent des problèmes à l’échelle mondiale sur les 3 domaines constituant le développement durable (les 3 P) : la planète (l’environnement), les personnes (la société) et le profit (l’économie). Le deuxième est que ces impacts interviennent majoritairement pendant la phase de construction des appareils informatiques et qu’il est donc primordial de les faire durer le plus longtemps possible.

Le numérique responsable : un problème de durabilité pour l’environnement, la société et l’économie.

Ainsi, nous avons montré les façons dont la démarche d’écoconception contribue à des services numériques plus légers et à faire durer les équipements :

  • Une conception sobre en fonctionnalités, concentrée sur les besoins réels des utilisateurs (agilité) ;
  • Une implémentation technique efficace (algorithmie, minification et concaténation de scripts) ;
  • Un hébergement adapté (colocalisation des serveurs et bases de données, cache).

Enfin, nous avons terminé par un atelier pratique d’audit de la page d’accueil de chacun de ces établissements avec le site ecoindex.fr ou avec l’extension GreenIT-Analysis (Firefox, Chrome) afin de présenter :

  • Des critères illustrant le sentiment d’obsolescence du terminal via lequel un service numérique peut susciter lors de sa consultation (poids de la page, nombre de requêtes, trafic de données) ;
  • Une estimation des impacts environnementaux causés par l’usure des centres de données et de l’infrastructure réseau ;
  • Les bonnes pratiques adoptées par le site ;
  • Les améliorations suggérées pour accélérer la consultation du service et permettre aux internautes de conserver plus longtemps leur téléphone.
extrait de résultats d'analyse Ecoindex
Extraits de résultats d’analyse Ecoindex.fr.

Nous avons évidemment laissé un exemplaire du hors-série Kaizen-Zenika sur le numérique responsable pour la bibliothèque du lycée 😉.

Malgré des contextes très différents, ces deux interventions ont donné lieu à des échanges très intéressants : notamment pour relativiser l’intérêt d’optimiser du code ou de nettoyer sa boîte e-mail ou, actions qui sont bien moins pertinentes que de choisir une approche plus sobre dans la conception d’un service numérique ou de réduire la part de viande rouge dans son alimentation.

Et pour les prochaines interventions ?

Nous ferons différemment. D’une part, parce qu’initier le changement avec un discours “impacts -> culpabilité -> solutions”, même implicite et involontaire, n’est pas très efficace. D’autre part, nous souhaitons inclure davantage de travaux pratiques pour accompagner ou illustrer cette prise de conscience, travaux pratiques que les élèves pourraient ensuite partager avec leurs familles et proches :

  • Les questions concernant les pratiques numériques de l’audience et leurs impacts pourraient se faire avec des outils de sondage ludique en ligne ;
  • Les ateliers devraient se dérouler sur téléphone (tous les élèves du lycée en ont un) plutôt que sur ordinateur.

Merci à Juliette Crespon et au Dr Wassim El Hajj Chehade pour leurs invitations à intervenir respectivement au lycée des Rimains à Saint-Malo et devant le club IT de l’université arabe de Beyrouth. Merci Margerie et Serge pour votre relecture et vos précieux conseils.

Pour aller plus loin, découvrez :

La formation à l’écoconception de services numériques que nous animons ;
Des interventions dans votre entreprise dans un format à personnaliser : les Zenbox.

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4 réflexions sur “Numérique responsable : changer c’est aussi partager

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