Women Empowerment : un parcours par des femmes pour des femmes
Dans toutes les entreprises, même les plus bienveillantes, des schémas inconscients peuvent se mettre en place. C’est un constat qui a été fait chez Zenika : en regardant les proportions femmes-hommes (environ 20%-80%) dans les effectifs, nous (le Cercle Women Empowerment) nous sommes aperçues que les femmes prenaient moins la parole en public que ce soit dans des articles ou dans des conférences.
De là, nous avons créé un parcours interne de développement personnel et professionnel dédié aux femmes : le Parcours Women Empowerment. Il repose sur 3 piliers :
- Prise de conscience de soi et des autres
- Apprendre à s’affirmer et prendre sa place
- Prendre la parole
Après 3 promotions en 2022, soit 24 femmes ayant suivi le parcours, il est temps de faire un petit bilan. Et qui peut en parler le mieux que les participantes elles-mêmes ? Rencontre avec Claire Juban, participante de la 1ère promo.
Qui est Claire Juban ?
Claire est Office Manager à l’agence de Nantes depuis janvier 2022.
Ses missions au quotidien :
- Onboarding, offboarding
- Gestion logistique des événements,
- Gestion des locaux et leur aménagement,
- Gestion des fournitures,
- Relations écoles
Interview : Bilan du parcours Women Empowerment
Cynthia Staebler : Qu’est-ce qui t’a donné envie de participer au programme Women Empowerment ?
Claire Juban : Quand le programme a démarré, je venais d’arriver chez Zenika et je trouvais ça intéressant de voir qu’il y avait des personnes dans l’entreprise qui étaient ouvertement intéressées par le sujet de l’égalité homme-femme. Et j’ai trouvé ça rassurant que la société laisse le pouvoir à des personnes en interne de créer un programme par des femmes et pour des femmes avec des sujets comme le syndrome de l’imposteur, par exemple.
Je trouvais aussi intéressant de faire partie de cette aventure parce que c’était vouloir faire du sujet des femmes dans les entreprises, un vrai sujet, et pas faire comme s’il n’y avait pas de problème. Bien sûr qu’il y a des sujets : comment faire pour valoriser les femmes et qu’elles s’autorisent à prendre leur place…
Je ne viens pas du secteur de la tech, c’était nouveau pour moi, mais j’avais déjà eu l’information et j’ai pu le constater, il y a une grande proportion d’hommes. C’est la première fois de ma carrière que je suis entourée d’autant d’hommes.
Même si je n’ai pas senti qu’il y avait un problème en particulier, le fait que ce programme soit créé montre aussi un besoin de visibilité et un besoin de sororité aussi quelque part.
En plus, chez Zenika, je ne connaissais que les femmes de mon agence mais pas les autres, et c’était aussi un bon moyen de parler avec les autres personnes de problématiques communes et de se rencontrer !
Globalement, je pense que c’est passé un bon message en interne, et même en externe, que de montrer que les personnes sont libres de proposer des programmes et peut-être in fine, d’attirer aussi d’autres femmes dans le secteur de la tech.
CS : Dans ce parcours, qu’est-ce qui t’a le plus plu ?
CJ : Beaucoup de choses m’ont plu mais je pense que la partie qui m’a le plus marquée c’était celle avec Séverine Luzeau sur la posture et la prise de parole. Elle était d’autant plus intéressante pour moi que 2 semaines après je faisais mon premier talk à la TZ (TechnoZaure, conférences internes de Zenika) donc il y avait un intérêt de mise en pratique très rapide. En plus, Séverine est à Nantes comme moi donc je savais que j’allais la revoir et pouvoir discuter de vive voix.
D’un autre côté, je m’intéresse depuis plusieurs années à tout ce qui est développement personnel, et c’était très bien aussi de pouvoir revoir des choses que je pensais acquises et d’avoir une relecture et me dire : “Ah, c’est vrai que cet outil, je pourrai l’utiliser.”
J’ai aussi aimé le fait que suite à ce programme, Alexiane Motte, une participante de la promo 1 comme moi, propose un atelier sur les croyances limitantes et j’ai trouvé ça top que quelqu’un se dise “Moi j’ai un sujet à proposer” et que la création vienne en même temps.
Sans oublier l’Empowerment Day avec sa table ronde, qui nous a permis de toutes nous rencontrer en vrai même si aujourd’hui, il y a un goût de passé. (Rire) Mais ça montre que c’était bien et qu’il y a encore des choses à faire !
Après, avec le quotidien professionnel qui revient très vite, c’est compliqué de tout mettre en pratique.
CS : Tu l’as dit, la mise en pratique du programme n’est pas forcément évidente quand on reprend le cours de nos vies pro, mais est-ce que ce programme t’a motivée à donner d’autres talks, écrire des articles, ou autre chose ? Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
CJ : J’ai eu la chance que la TZ se passe peu de temps après le programme et ça s’est très bien passé ! C’était très bienveillant et c’est important de le souligner parce qu’entre le dire et le vivre il y a une différence. Je ne pensais pas forcément refaire un talk ensuite mais si, j’en ai refait un à la TZ nantaise suivante ! (qui a eu lieu le 24 novembre 2022)
Tout ça m’a apporté plus de confiance en moi et ça m’a permis d’être visible dans mon agence.
Avec un autre collaborateur de Nantes on aimerait animer un peu plus régulièrement l’agence en interne, avec des BBL* ou ce genre de choses en présentiel. C’est dans les cartons, on verra si le quotidien nous laissera le temps d’organiser tout ça.
CS : Y a-t-il des choses que tu verrais en amélioration dans ce programme ?
CJ : Globalement, j’ai trouvé ce programme très bien, et c’est rassurant qu’on puisse avoir ce genre d’initiatives dans l’entreprise. La seule chose que je verrai à améliorer c’est comment faire perdurer l’engagement, en faire un sujet régulier, animer plus la communauté… Même si je me doute que ça prend du temps et que tout le mode est pris dans ses tâches quotidiennes.
CS : C’est cool que tu parles de ça parce que c’est justement notre sujet 2023, de s’allouer du temps dédié au sujet Women Empowerment. Pour se “professionnaliser” un peu plus on va dire.
Sinon, est-ce que tu as d’autres choses à ajouter ou à souligner ?
CJ : Déjà, pour celles et ceux qui se poseraient la question, le programme est pour tout le monde. Au départ, je me suis demandée si le programme était adapté à toutes et pas uniquement aux femmes dans la tech. Mais oui, c’est pour tout le monde, même si les exemples sont parfois dans la tech, les problématiques sont générales.
Je tenais aussi à saluer l’écoute et la bienveillance des intervenantes et intervenants du parcours qui ont tenu compte des potentiels traumatismes. J’ai trouvé ça très touchant, cette attitude en mode “Attention, trigger warning et on ne vous force pas à prendre la parole.”
CS : Génial ! Merci Claire !
*BBL (Brown Bag Launch) : À l’origine, c’est un moment durant la pause déjeuner, visant à partager la connaissance en permettant à un expert de venir parler d’un sujet technique dans une entreprise demandeuse, en échange d’un repas (typiquement un sandwich, d’où le nom de Brown Bag, sac brun, comme les sacs en papier craft des repas à emporter)
Aujourd’hui, un BBL inclut les interventions internes de collègues pour parler d’un sujet qui les passionne, sans pour autant que ce soit technique.
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