Women Empowerment : un parcours pour oser et prendre confiance

Que se passe-t-il lorsque des femmes soutiennent des femmes ? Et bien elles créent de la valeur pour elles, mais aussi pour les autres !

Nous l’avons déjà dit dans l’article précédent de cette série sur le parcours Women Empowerment avec l’interview de Claire Juban : « Dans toutes les entreprises, même les plus bienveillantes, des schémas inconscients peuvent se mettre en place.  »

À partir de ce constat, nous avons donc créé un parcours interne de développement personnel et professionnel dédié aux femmes : le Parcours Women Empowerment, pour donner plus de visibilité aux femmes. Il s’agit parfois d’oser se lancer sur un sujet qui nous fait peur mais qui nous intéresse, de prendre confiance en soi et en ses capacités, tant professionnellement que personnellement, apprendre à dire non, ou simplement apprendre à dire.

Ce parcours a été créé pour ça.

On retrouve aujourd’hui avec Laetitia Diverchy, Consultante Zenika à Lille.

Qui est Laëtitia Diverchy ?

  • Doctorat en physique
  • Reconversion dans l’informatique en 2017
  • Consultante chez Zenika depuis novembre 2018

Interview : Bilan du parcours Women Empowerment

Cynthia Staebler : Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire ce parcours ?

Laëtitia Diverchy : J’ai grandi dans un environnement où la différence homme/femme se faisait sentir. Je pense que si j’avais été un garçon, mon cursus aurait été différent. Malgré tout, j’ai suivi mes envies et j’ai fait des études scientifiques où le manque de femme est présent. Ma reconversion m’a menée dans un milieu où ce manque est encore plus présent et cela se ressent dans certaines situations. Par exemple, je trouve qu’on est moins prises au sérieux que les hommes. 

Un peu féministe dans l’âme, je cherche continuellement à obtenir une égalité homme/femme professionnelle pour que la parole des femmes soit mieux considérée. 

C’est pour ça que j’ai eu envie de faire ce parcours. De plus, pour une fois, une entreprise pense à faire quelque chose comme ça. Je me suis dit : “Autant aller voir ce que ça raconte et peut-être que ça m’aidera à prendre confiance en moi pour être plus prise au sérieux. Si on me donne encore les mêmes conseils ou peut-être de nouveaux, j’aurais peut-être un déclic”

CS : Qu’est-ce qui t’a le plus marqué ou le plus plu ?

LD : J’ai beaucoup aimé tous les conseils, notamment sur les biais cognitifs, la posture… En fait, tout ce qui permet de mieux comprendre les autres et de nous aider à prendre la parole et mieux se présenter.

Je ne suis pas forcément hyper sociable, donc j’ai apprécié les conseils pour aider à l’être plus professionnellement.

Je connaissais déjà une bonne partie du chapitre “connaissance de soi”, c’était de la révision, mais c’était sympa aussi. Et j’ai quand même appris 2-3 petits trucs. C’est toujours important de savoir comment on est pour mieux appréhender les autres et ainsi mieux communiquer en société.

CS : Est-ce qu’il y eu un sujet qui a manqué ou des choses à approfondir selon toi ?

LD : D’abord je dirais que ce serait bien d’ajouter une partie sur la spirale dynamique, ça pourrait être intéressant dans la partie “Connaissance de soi”. C’est une autre façon de voir pour essayer de se situer dans la société et pouvoir dialoguer avec d’autres personnes.

Ensuite, c’est ce que j’ai dit à la fin de la formation : la formation est très bien, mais je pense que ce serait bien que d’autres personnes puissent la suivre aussi pour qu’elles « s’ouvrent un peu l’esprit ». On nous demande de « s’ouvrir l’esprit » pour pouvoir s’intégrer, mais il faut aussi que les autres « s’ouvrent un peu l’esprit » pour que l’on puisse être intégrées.

CS : C’est vrai ! Pour ne pas que ce ne soit pas toujours les mêmes qui se remettent en question. (Rire)

LD : Oui tout à fait. Et même pour des hommes qui sont réservés par exemple, je pense que le parcours peut-être intéressant.

Enfin, ce n’est pas toujours évident de mettre en place les choses que l’on a apprises, donc un truc qui pourrait être sympa c’est d’avoir quelqu’un qui puisse nous aider et nous pousser à faire des choses pour essayer de se rendre un peu plus visible. Et si en plus on a des retours positifs, ça fait gagner en confiance et ainsi de suite.

CS : Tu parlais justement de te mettre un peu plus en avant, est-ce que ce parcours t’a aidé ou est-ce que tu te demandes comment tu pourrais faire ?

LD : J’ai fait des choses à la suite du parcours ! Après, je ne sais pas si c’est directement lié au parcours ou parce que c’est la énième fois que l’on m’a dit que je pouvais faire les choses mais j’ai franchi le pas. J’ai participé à la TechnoZaure, j’ai coécrit un article sur l’initiative Code-moi un Mouton, je me suis lancée dans la formation… J’ai fait ma première formation kubernetes en novembre !

CS : Oh génial ! Ça s’est bien passé ?

LD : Au début c’était un peu compliqué, en partie parce que c’était une formation à distance. Peu de gens mettent la caméra, et c’est difficile de savoir si ça se passe bien, si les gens suivent… Donc, j’allais dans leurs TPs pour voir si tout le monde suivait, et en fait, ça se passait bien. Mais j’ai quand même eu un peu peur d’avoir dit n’importe quoi. Au final, l’évaluation que j’ai eue était très bien, donc ça m’a soulagée. (Rire)

J’espère pouvoir le refaire.

Ah oui, autre chose qui a un peu changé : j’ose un peu plus donner mon point de vue. Dans ma mission par exemple, il y avait un point sur lequel j’étais en désaccord. J’ai osé le dire, et je suis contente parce que mon point de vue a été pris en compte.

Je pense que ce parcours a été la millième répétition qu’il me fallait pour m’affirmer un peu.


CS : Oui, je vois. Pour toi, c’est le cheminement qui t’a donné le déclic.

LD : Oui et puis le fait que ce soit l’entreprise qui propose ce parcours, ça change un peu la perspective, je pense. En tout cas de mon point de vue. Pour une fois, on se dit que la décision de proposer ce parcours a été validée plus haut dans la sphère managériale, et ça a un autre impact.

En plus, ce sujet me parle beaucoup. J’essaie de faire l’action « code moi un mouton » avec Zenika pour montrer dès le primaire que l’informatique, c’est amusant aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Je fais aussi du bénévolat dans 2 associations : 1 avec NQT pour aider les jeunes à trouver du travail (ce qui me permet de montrer que les femmes sont présentes dans le domaine) et l’autre avec FACE MEL (Fondation Agir contre l’Exclusion) où j’aide les jeunes collégiennes à trouver leur orientation

CS : Tu as un peu évoqué le sujet d’un parcours ouvert à tout le monde. Qu’est-ce que tu as pensé du fait que ce soit un parcours uniquement pour les femmes ?

LD : Alors, au départ j’aurais préféré que ce soit mixte parce que je persiste à croire qu’on n’est pas censé faire de différence. Mais si je me remets dans le contexte actuel, c’est mieux de l’avoir fait uniquement pour les femmes, parce qu’actuellement la société est encore très binaire et n’arrive pas à ne pas faire de différence. Donc le fait d’être avec des personnes qui nous ressemblent, ça aide à prendre la parole. S’il y avait eu des hommes, certaines personnes auraient sans doute moins participé, je pense.

CS : Oui, c’est vrai, on voit souvent ce type de schéma se mettre en place, alors que personne n’a rien demandé.

LD : Oui, oui, on est conditionné comme ça. Récemment, il y a eu une étude qui montre qu’il y avait moins de femmes dans les études scientifiques, et beaucoup disent que c’est parce qu’elles ne se sentent pas légitimes ou parce qu’elles n’ont pas de modèles devant elles.

Au départ, je trouvais inutile de mettre en avant des femmes pour attirer des femmes dans les sciences. Si tu as envie d’y aller tu y vas ! Mais, comme pour le reste, en me remettant dans le contexte actuel et en intégrant comment la société nous conditionne… Et bien oui, il faut mettre en avant des femmes pour attirer les femmes, sinon apparemment, ça ne fonctionne pas.

CS : Dernière petite question. Si tu devais recommander ce parcours à quelqu’un, comment le définirais-tu ?

LD : Je dirais que ce parcours est bien pour apprendre à mieux comprendre son environnement, à mieux se comprendre, pour pouvoir plus facilement sortir de sa zone de confort.


Auteur/Autrice

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :